DOULEURS VULVOVAGINALES


La vestibulodynie provoquée (anciennement appelée vestibulite vulvaire) est une douleur chronique localisée à l’entrée du vagin, soit au niveau du vestibule. Les femmes rapportent cette douleur lors de l’application d’une pression ou lors d’une tentative de pénétration vaginale. Ainsi, elles peuvent la rapporter lors des relations sexuelles, de l’insertion d’un tampon ou d’un examen gynécologique, et même lors d’activités sportives comme le vélo puisque le siège appuie fortement sur la zone sensible. La douleur ressentie, pouvant être décrite comme une brûlure ou une coupure, rend les relations sexuelles difficiles, voire impossibles. Chez certaines femmes, cette douleur est présente depuis la première relation sexuelle tandis que pour d’autres, le problème s’est développé plus tard. Malgré qu’elle constitue la douleur sexuelle la plus fréquente chez les femmes de moins de 30 ans (1 femme sur 5), cette problématique est encore taboue.

La vestibulodynie provoquée peut avoir de nombreuses répercussions, et ce, sur plusieurs sphères. En effet, cette douleur peut toucher la fonction sexuelle et la vie conjugale, en plus de devenir une source de détresse psychologique et de réduction de la qualité de vie. La vestibulodynie provoquée a donc un grand impact sur la vie sexuelle des femmes atteintes ainsi que sur celle de leur partenaire.

Les causes des douleurs vulvovaginales sont encore mal comprises, bien que plusieurs facteurs soient envisagés. De plus, les origines de ce type de douleur semblent très variables d’une femme à l’autre.

Parmi les causes, on retrouve les facteurs biomédicaux : les infections vaginales ou urinaires à répétition, l’utilisation précoce et prolongée des contraceptifs oraux, la génétique, l’inflammation des nerfs de la région du vestibule, les tensions musculaires au niveau du plancher pelvien et l’atteinte au niveau du système nerveux central. Quelques études se sont déroulées au laboratoire sur quelques-uns de ces facteurs. Pour avoir plus d’informations à ce sujet et des résultats de ces études, vous pouvez consulter la section Recherches terminées.

Les facteurs cognitifs, affectifs et comportementaux pourraient aussi être en cause des douleurs vulvovaginales. Parmi ceux-ci, on retrouve l’hyper vigilance, la dramatisation de la douleur, l’évitement et la peur de la douleur, l’anxiété et l’humeur dépressive. Une de nos études a d’ailleurs étudié l’influence de l’empathie sur les mécanismes de modulation de la douleur chez les femmes atteintes ou non de vestibulodynie provoquée. Pour avoir plus d’informations à ce sujet et des résultats de cette étude, vous pouvez consulter la section Recherches terminées.

Finalement, les facteurs interpersonnels, en faisant référence aux difficultés conjugales pouvant amener de l’évitement ou de l’hostilité envers le conjoint, pourraient aussi contribuer aux douleurs vulvovaginales.

Lors d’un examen gynécologique, la région génitale a une apparence souvent normale. Ainsi, le diagnostic est parfois difficile à poser malgré une douleur bien réelle lors des relations sexuelles par exemple. Les médecins procèdent alors à un diagnostic d’exclusion, ce qui peut en résulter en un long processus avant d’en venir à la conclusion qu’il s’agit bien de vestibulodynie provoquée. En d’autres mots, cette façon de faire repose d’abord sur les symptômes associés à cette condition et par la suite, confirmé par le test du coton-tige.

Plusieurs pistes de traitements sont considérées pour tenter de soulager cette douleur. Un des traitements de première ligne fréquemment prescrit dans le cas de vestibulodynie provoquée consiste en l’application d’un onguent anesthésiant (ex. lidocaïne) au vestibule. La physiothérapie a aussi fait ses preuves dans les dernières années quant à son efficacité pour les douleurs vulvovaginales (voir la section Recherches terminées pour prendre connaissance des conclusions de nos études à ce sujet ou la section Rééducation périnéale pour plus de détails sur la physiothérapie). D’autres avenues sont aussi tentées, en voici quelques exemples :

  • changements au de l’hygiène et des habitudes de vie (voir Conseils pour les femmes souffrant de douleurs vulvovaginales);
  • thérapie cognitivo-comportementale;
  • crèmes - préparation magistrale (ex : gabapentin, amitryptiline, nitroglycérine);
  • antidépresseurs;
  • suppositoire de diazepam intravaginal;
  • injections (ex : botox, interféron alpha, combinaison de stéroïdes et anesthésiques locaux);
  • chirurgie (en dernier recours).

Voici quelques conseils pratiques qui peuvent aider à maîtriser votre douleur. Une fois que la douleur sera sous contrôle, nous vous recommandons de continuer à les suivre pour prévenir la récurrence des irritations. Cette liste peut sembler exhaustive, mais elle regroupe un ensemble de conseils que vous pouvez essayer afin de savoir lesquels aident à votre condition.

Lessive

  • Utilisez du détergent approuvé par les dermatologues pour vos sous-vêtements ou tout autre type de matériel/vêtement qui entre en contact avec la région vulvaire (ex., bas de pyjama, vêtement d'exercice, serviette de bain); Purex et Clear sont des exemples de type de détergent approprié.
  • Utilisez seulement le tiers ou la moitié de la quantité recommandée de détergent par brassée. Vos autres vêtements peuvent être lavés avec le détergent de votre choix.
  • Évitez d'utiliser de l'assouplisseur et/ou de l'eau de javel pour vos sous-vêtements ou sur tout autre type de matériel/vêtement qui entre en contact avec la région vulvaire.
  • Rincez deux fois vos sous-vêtements ou tout autre type de vêtement qui entre en contact avec la région vulvaire.
  • Si vous utilisez des détachants sur des items qui entrent en contact avec la région vulvaire, trempez et rincez-les dans l'eau claire pour ensuite les laver dans votre cycle régulier (en suivant les instructions précédentes), dans le but d'éliminer le plus de détachant possible.
Choix des vêtements

  • Portez des sous-vêtements blancs, 100% coton pour permettre à l'air d'entrer et à l'humidité de sortir.
  • Ne portez pas de sous-vêtement lorsque possible; par exemple durant la nuit.
  • Évitez de porter des collants pleines longueurs; des collants qui montent jusqu'aux cuisses ou aux genoux sont recommandés.
  • Évitez de porter des sous-vêtements de type tanga, car ceux-ci peuvent irriter la région vulvaire.
  • Évitez les pantalons ou jeans serrés qui pourraient mettre de la pression sur la vulve.
  • Évitez le spandex, le lycra ou tout vêtement serré lorsque vous vous entraînez.
  • Enlevez rapidement tout vêtement mouillé, tel que maillot de bain ou vêtement d'exercice.
Conseils hygiéniques

  • Utilisez du papier de toilette blanc, non-recyclé, non-parfumé et des serviettes sanitaires 100% coton.
  • Évitez d'utiliser des produits hygiéniques parfumés (serviettes sanitaires) ou autres produits parfumés (mousse de bain, crèmes ou savons) qui entrent en contact avec la région vulvaire.
  • Évitez d'utiliser dans la région vulvaire des déodorants féminins en aérosol ainsi que des savons colorés.
  • Il est important d’éviter les douches vaginales.
  • Lorsque vous prenez un bain ou une douche, évitez d'appliquer du savon directement sur la région vulvaire.
  • Utilisez des savons doux comme Dove ou Spectroderm.
  • Évitez d'avoir du shampoing dans la région vulvaire.
  • Lavez la région vulvaire avec vos mains et de l'eau (froide ou tiède); ne pas frotter avec une débarbouillette.
  • Tapotez votre vulve pour la sécher, ne frottez pas; les serviettes de bain peuvent être trop rudes pour la région vulvaire.
  • Il préférable de couper les poils pubiens plutôt que de les raser.
  • Il est important de conserver la région vulvaire sèche; si vous êtes régulièrement humide, gardez une seconde paire de sous-vêtements dans un petit sac pour vous permettre de les changer lorsqu'ils deviennent humides durant la journée.
  • Si vous souffrez d'infections vaginales, évitez d'utiliser les crèmes non-prescrites qui pourraient irriter la peau sensible de la vulve. Demandez plutôt à votre médecin de vous prescrire des médicaments systémiques pris par la bouche (ex., le Fluconazole est vendu sous le nom de Diflucan ou Canestin oral).
Activités physiques

  • Évitez les exercices qui mettent une pression directe sur la vulve comme les randonnées à bicyclette ou l'équitation.
  • Limitez les exercices intenses qui créent beaucoup de friction dans la région vulvaire.
  • Utilisez un « ice pack » enroulé dans une serviette pour soulager les douleurs au niveau de la région vulvaire.
  • Inscrivez-vous à des sessions de yoga pour apprendre des techniques de relaxation et de respiration.
  • Évitez de vous baigner dans les piscines ayant une concentration de chlore élevée.
  • Évitez les bains tourbillons publics.
Lubrifiants

La lubrification est un élément important pour avoir une relation sexuelle avec pénétration vaginale agréable. Pour différentes raisons, par exemple l’allaitement ou les traitements oncologiques, la lubrification naturelle du vagin pourrait être insuffisante pour diminuer les risques d’irritation due au frottement. Ainsi, il est recommandé d’appliquer du lubrifiant (liquide ou en gel) pour éviter l’irritation qui causerait la douleur. L’utilisation d’un lubrifiant est une pratique courante même chez les personnes n’ayant pas de douleur afin d’augmenter le plaisir. Dans le tableau de la page suivante, vous retrouvez la description des trois catégories de lubrifiants disponibles sur le marché et quelques conseils reliés à l’utilisation de ceux-ci.
LUBRIFIANTS À BASE D’EAULUBRIFIANTS À BASE DE SILICONELUBRIFIANTS À BASE D’HUILE
Plus populaires et accessiblesPlus dispendieuxFaible coût
Causent rarement de l’irritation
(si ne contiennent pas de glycérine et propylène glycol)*
Causent rarement de l’irritationCausent rarement de l’irritation
Peuvent être utilisés avec un condom, un dilatateur ou autres accessoires sexuelsPeuvent être utilisés dans l’eau et sont compatibles avec les condoms
Ne pas utiliser avec les accessoires en silicone
Ne pas utiliser avec le latex (condom)
Tendance à sécher rapidementDurée de la lubrification plus longue que ceux à base d’eauPouvoir très lubrifiant et hydratant
Ne tachent pasPlus difficiles à laver sur les vêtementsPeuvent tâcher les vêtements
Exemples

K-Y, Astroglide et Muko gel

YES VM, Swiss Navy, Good Clean Love, Topo Organic, Sliquid H2O et Slippery Stuff ne contiennent pas de glycérine ni de propylène glycol
Exemples

K-Y intrigue, Eros body glide, Wet platinum

Il existe l’option sans glycérine ni propylène glycol (Pjur Woman Bodyglide)
Exemples

YES oil based, huile naturelle (émeu, amande, végétale, noix de coco)**

*La glycérine et le propylène glycol peuvent causer une inflammation et promouvoir le développement d’infections vaginales à Candida.
**Attention aux allergies aux noix.
  • Il est suggéré d’éviter les lubrifiants qui contiennent de la glycérine et/ou du propylène glycol si vous êtes sensible à ces produits.
  • Évitez les lubrifiants parfumés ou qui ont des saveurs puisqu’ils peuvent irriter la muqueuse vaginale.
  • Appliquez le lubrifiant doucement au niveau du clitoris, des petites lèvres ainsi qu’à l’entrée du vagin.
  • Il est conseillé d’appliquer le lubrifiant également sur le pénis de votre partenaire.
  • Si vous utilisez un condom, vous pouvez aussi ajouter une petite goutte à l’intérieur de celui-ci afin de procurer plus de sensation à votre partenaire également.
  • Si vous en sentez le besoin, vous pouvez appliquer du lubrifiant à d’autres moments pendant l’activité sexuelle.

LÉSION DES MUSCLES DU PLANCHER PELVIEN (AVULSION)


La grossesse et l’accouchement sont les causes premières d’un affaiblissement des muscles du plancher pelvien (pour plus de détails sur ces muscles, voir la section Rééducation périnéale). En effet, pendant la grossesse, une pression est exercée sur les muscles du plancher pelvien. Ils peuvent donc être étirés et affaiblis. De plus, le bébé peut presser sur les troncs nerveux innervant les muscles du plancher pelvien, ce qui contribue alors à dénerver et ainsi, affaiblir les muscles du plancher pelvien. En ce qui concerne l’accouchement, des blessures nerveuses, vasculaires et musculaires (c’est-à-dire lors de déchirure ou d’une épisiotomie) peuvent survenir entrainant encore une fois un affaiblissement des muscles du plancher pelvien. Dans la dernière décennie, un nouveau type de lésion musculaire a été découvert. Il s’agit de l’avulsion du muscle puborectal (une portion des muscles du plancher pelvien).

Les muscles du plancher pelvien subissent un étirement considérable lors d'un accouchement vaginal. Chez 21 à 36% des femmes accouchant de leur premier enfant, l'étirement peut produire une lésion, c’est à dire un détachement de la portion puborectale de son point d'insertion sur la partie inférieure du pubis et la paroi pelvienne. Cette lésion se nomme une avulsion du muscle puborectal.

L’avulsion n’est habituellement pas détectée lors d’un examen médical conventionnel. Les progrès des techniques d'imagerie au cours de la dernière décennie ont toutefois conduit à la découverte de cette lésion. En effet, l'imagerie par résonance magnétique et l’échographie transpérinéale permettent actuellement de détecter les anomalies dans les muscles du plancher pelvien à la suite d’un accouchement vaginal, et donc, de valider la présence d’une avulsion. En somme, cette lésion est rarement investiguée en post-partum étant donné la complexité que requiert la procédure du diagnostic.

Bien que la grossesse et l’accouchement puissent avoir un impact sur le plancher pelvien, des facteurs de risque sont spécifiquement liés à l’avulsion. On retrouve donc les facteurs de risque suivant :

  • usage des forceps;
  • 2e stade de l’accouchement prolongé (≥ 120 minutes) ou précipité (≤ 30 minutes);
  • lésion périnéale du 3e ou 4e degré;
  • bébé en position occipito-postérieure (nez vers le haut);
  • dystocie de l’épaule (difficulté du passage des épaules lors de la sortie du bébé);
  • âge maternel ≥ 35 ans à son premier accouchement.

Il est important de s’attarder à cette lésion, car elle peut entrainer des problématiques urologiques et gynécologiques. En effet, elle est associée à un risque accru de développer une incontinence urinaire plus importante, un prolapsus des organes pelviens plus précoce et sévère ainsi que de l’incontinence fécale.

Comment mentionné plus haut, il est difficile de diagnostiquer une avulsion étant donné la nécessité d’une échographie périnéale (par exemple). Ainsi, peu de traitements sont actuellement offerts. Toutefois, une de nos études a démontré que la physiothérapie permettait d’entrainer les muscles du plancher pelvien, amenant donc les fibres musculaires encore connectées à compenser pour celles détachées. Nos données préliminaires ont aussi indiqué que cette modalité de traitement serait tout aussi efficace pour l’incontinence urinaire.

Une étude contrôlée et randomisée est donc actuellement menée à notre laboratoire pour valider l’efficacité de la physiothérapie pour les femmes atteintes d’avulsion souffrant de fuites urinaires. Pour plus de détails sur cette étude ou pour y participer, visitez la section Recherches en cours.

INCONTINENCE


Fonctionnement de la vessie¹

La vessie est le réservoir qui emmagasine l’urine. Elle a la taille et la forme d’un pamplemousse et peut contenir entre 300 et 500 ml de liquide. Une fois filtrée par les reins, l’urine emprunte deux conduits, appelés uretères, pour se rendre à la vessie. De là, elle est éliminée du corps par un autre conduit, l’urètre. Ensemble, ces organes et canaux forment les voies urinaires.

Les parois vésicales se composent de plusieurs couches, dont la plus épaisse est un muscle appelé détrusor. Ces parois se dilatent au fur et à mesure que la vessie se remplit. Au moment d’uriner, le détrusor se contracte pour évacuer l’urine.

Continence urinaire – un équilibre de pressions

La continence urinaire est le contrôle volontaire du fonctionnement de la vessie. La vessie, qui est en bleu, est comme un ballon qui se dilate lorsqu’il se remplit et se contracte lorsqu’il se vide.

Lors du remplissage, la vessie doit rester détendue. Certaines situations occasionnent une augmentation de pression dans l’abdomen (ex. : toux, éternuement, saut) (flèches bleues). Afin d’éviter les fuites, la pression de l’urètre (flèches roses) doit être supérieure aux forces exercées sur la vessie (flèches bleues).

La pression de l’urètre est d’ailleurs augmentée par la contraction des muscles du plancher pelvien qui entourent l’urètre. À un moment donné, une envie est ressentie. Lors de la miction, c’est-à-dire lorsque vous allez à la toilette, une contraction de la vessie se produit et les muscles du plancher pelvien se relâchent pour évacuer l’urine

¹http://www.canadiancontinence.ca/FR/incontinence-urinaire.php

Au Canada, ce sont plus de 3,3 millions de personnes qui sont touchées par l’incontinence urinaire. Cette problématique se définit comme une incapacité à maitriser son envie d’uriner, et dans certains cas, des pertes urinaires involontaires pouvant être quelques gouttes seulement. Ces fuites sont associées à une pression insuffisante de l’urètre pour contrer la pression de la vessie. De plus, l’incontinence urinaire peut résulter d’une faiblesse des muscles du plancher pelvien (pour plus de détails sur ces muscles, voir la section Rééducation périnéale).

Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire, dont entre autres :

L’incontinence urinaire à l’effort est une fuite urinaire involontaire qui se produit lors d’une augmentation de la pression dans l’abdomen (ex. lors d’une toux, un éternuement, un rire ou même lorsque vous soulevez un objet lourd). Cette pression exercée sur la vessie surpasse celle de l’urètre et engendre ainsi une fuite urinaire.

L’incontinence urinaire d’urgence est une fuite urinaire involontaire qui est accompagnée, ou immédiatement précédée, d’une sensation d’envie pressante. Dans ce type d’incontinence, la vessie n’est pas détendue lors du remplissage et se contracte à un moment inopportun. Les envies peuvent être déclenchées par une situation comme insérer une clé dans une poignée de porte, entendre le robinet coulé, avoir les pieds froids, etc. Le terme « vessie hyperactive » est souvent employé pour décrire cette problématique.

L’incontinence urinaire mixte est en fait la présence des deux types d’incontinence préalablement discutés chez un individu.

Plusieurs facteurs de risque peuvent contribuer à l’apparition de l’incontinence urinaire ou à la maintenir. Pour certains facteurs (favorisants), il sera possible d’avoir un certain contrôle sur ceux-ci afin de minimiser les chances de développer de l’incontinence urinaire ou de l’éliminer. Par exemple, le fait de faire beaucoup de course à pied peut affaiblir les muscles du plancher pelvien, puisqu’il s’agit d’un sport à haut impact, et ainsi contribuer à l’apparition des fuites urinaires au fil du temps. Toutefois, en ayant un bon programme de renforcement des muscles du plancher pelvien, ceci peut aider à prévenir, améliorer ou même éliminer cette problématique dans ce contexte précis. Pour d’autres, ce sera plus difficile d’y avoir ce même contrôle (facteurs prédisposants ou secondaires), car ce sont des situations dont on ne peut pas nécessairement apporter de changements. Par exemple, on dit que les femmes ont plus de risque de souffrir d’incontinence urinaire que les hommes en raison de leurs caractéristiques anatomiques, des grossesses et accouchements et de la ménopause. Par conséquent, outre la prévention ou la prise en charge de la problématique par entre autres la rééducation pelvi-périnéale pour aider à améliorer et renforcer les muscles du plancher pelvien, il est plus difficile d’avoir un impact direct sur ce type de facteur de risque.

Voici une liste non exhaustive des facteurs de risque de l’incontinence urinaire :

Facteurs prédisposants

  • Prédisposition familiale
  • Être une femme
  • Ethnie
  • Anomalies anatomiques, neurologiques ou musculaires

Facteurs secondaires

  • Grossesse
  • Nombre de grossesses
  • Accouchement

Facteurs favorisants

  • Obésité
  • Activité physique
  • Constipation
  • Âge et ménopause
  • Tabagisme
  • Toux chronique

Autres facteurs

  • Démence et troubles cognitifs
  • Comorbidités et les changements de l’environnement

Certains moyens peuvent être entrepris pour améliorer l’incontinence. Voici quelques exemples pouvant être tentés :

Faire un journal urinaire

Cette technique est simple à réaliser à la maison. Il suffit de noter pendant quelques jours consécutifs les éléments suivants :

  • heure des mictions;
  • envie pressante (oui / non);
  • le type et la quantité de liquide bue;
  • les fuites d’urine (involontaire ou non) et les circonstances dans lesquelles elles sont survenues (ex. : toux, rire, course à pied, en se levant, etc.).

Cet exercice permet :

  • D’avoir une vue d’ensemble de ses habitudes
  • D’identifier le type d’incontinence
  • De mesurer son amélioration après la mise en pratique de trucs et conseils

Modifier ses habitudes de vie

Comme discutées précédemment dans la section des facteurs de risque, certaines causes de l’incontinence urinaire reposent sur les habitudes de vie. Ainsi, effectuer un changement à ce niveau pourrait améliorer votre incontinence urinaire. Voici quelques exemples de changements pouvant être apportés :

  • Limiter la consommation d’aliments irritants (ex. : caféine, alcool, boissons énergisantes, mets épicés, aliments acides tels que les oranges, pamplemousses ou ananas).
  • Consommer des fibres (ex. : aliments à base de gains entiers, légumes et fruits, légumineuses) pour éviter la constipation :
    • 21 grammes par jour pour les femmes ;
    • 30 grammes par jour pour les hommes.
  • Maintenir un poids santé, donc pratiquer régulièrement de l’activité physique et opter pour une saine alimentation.
  • Boire suffisamment, mais pas trop!
  • Cesser de fumer.

Renforcement des muscles du plancher pelvien

La physiothérapie, précisément la rééducation pelvi-périnéale (pour plus de détails, voir la section Rééducation périnéale), est une des options pour aider ou contrer l’incontinence urinaire. Il s’agit de renforcer les muscles du plancher pelvien par différents exercices.

Plusieurs études portant sur l’incontinence urinaire sont présentement en cours au laboratoire. Vous pourriez donc bénéficier de physiothérapie. Pour plus d’informations sur ces études, visitez la section Recherches en cours.

CANCER GYNÉCOLOGIQUE


Le passage de patiente atteinte d’un cancer gynécologique à survivante est une période d’adaptation. En effet, les survivantes peuvent vivre plusieurs changements psychologiques, relationnels ou physiques causés par la maladie ou par le traitement reçu. Ces changements peuvent susciter diverses émotions incluant de la colère ou du mécontentement. La perception de son corps peut avoir changé, entraînant ainsi une image corporelle défavorable, voire même un mal-être à l’égard de ses organes génitaux. Les changements pouvant être permanents ou passagers, il est normal que ceux-ci ébranlent l’estime de soi ou encore, aient un impact sur la vie sexuelle. Toutefois, avoir eu un cancer ne marque aucunement la fin des activités sexuelles. Le plus important est de s’accorder du temps pour se réapproprier son corps.

Le cancer gynécologique et les traitements pour le cancer (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie et curiethérapie) peuvent affecter les organes sexuels et reproducteurs. Les traitements oncologiques peuvent également entraîner des modifications des muscles du plancher pelvien. Ces modifications peuvent ainsi favoriser l’apparition de problématiques comme l’incontinence urinaire, la descente d’organes pelviens (vessie, utérus et rectum), et la dyspareunie (douleur lors des relations sexuelles).

Un traitement de physiothérapie (pour plus de détails, voir la section Rééducation périnéale) pourrait être bénéfique pour les femmes aux prises avec ces problématiques à la suite de leur cancer gynécologique. En effet, ce type d’intervention pourrait, entre autres, avoir comme effet d’améliorer les déficits des muscles du plancher pelvien et ainsi améliorer la continence ou la douleur vulvovaginale.

Deux études portant sur les cancers gynécologiques féminins et l’incontinence urinaire ou la dyspareunie (douleur aux relations sexuelles) sont présentement en cours au laboratoire. Vous pourriez donc bénéficier d’un programme complet de rééducation pelvi-périnéale. Pour plus d’informations sur ces études, visitez la section Recherches en cours.

RÉÉDUCATION PÉRINÉALE


Le plancher pelvien est une région située au niveau du bassin comprenant le vagin. Les muscles du plancher pelvien referment la base du bassin. Ils s’étendent comme un hamac entre le pubis et le coccyx entourant l’urètre, le vagin et l’anus. Vue de l’extérieur du corps, la r égion périnéale de la femme possède trois orifices, soit le méat urinaire (écoulement de l’urine), le vagin et l’anus (élimination des selles). Le plancher pelvien, quant à lui, est une région située au niveau du bassin comprenant le vagin.

Les muscles du plancher pelvien referment la base du bassin. Ils s’étendent comme un hamac entre le pubis et le coccyx entourant l’urètre, le vagin et l’anus.

Ces muscles peuvent être subdivisés en une couche superficielle et une couche profonde. Ces couches contractent ensemble en synergie sans se dissocier.

Ces muscles ont plusieurs rôles incluant le soutien des organes, la continence urinaire et fécale ainsi que la fonction sexuelle.

Lors d’une contraction volontaire, ces muscles se déplacent vers l’avant (vers le ventre) et vers le haut (vers la tête) provoquant ainsi un mouvement des organes (vessie, utérus et rectum) permettant une compression de l’urètre, du vagin et du rectum contre le pubis.

Au Québec, la rééducation pelvi-périnéale est un champ particulier de l’exercice de la physiothérapie qui s’est développé vers la fin des années 80. Elle traite différents problèmes de santé qui touchent le plancher pelvien, tant chez les femmes que chez les hommes. Ces problématiques sont malheureusement peu abordées et pourtant elles affectent la qualité de vie de plusieurs personnes.

La rééducation pelvi-périnéale traite entre autres l’incontinence urinaire, les prolapsus des organes pelviens, les dysfonctions sexuelles (ex. : dyspareunie, éjaculation précoce), l’atrophie vaginale et elle peut aussi aider à la préparation de l’accouchement ou au post-partum.

La physiothérapie est le traitement de première ligne pour l’incontinence urinaire à tenter avant toutes autres interventions (ex. : chirurgie ou prescription d’un médicament). Ainsi, la physiothérapeute identifiera bien les problématiques musculaires en lien avec vos fuites urinaires (est-ce que vos muscles manquent de force, de tonus, de vitesse, d’endurance et/ou de réflexe?) et les exercices qui vous seront enseignés tout au long de l’étude vous permettront d’améliorer ces propriétés musculaires afin de rétablir la continence.

Au moment de consulter une physiothérapeute spécialisée en rééducation pelvi-périnéale, elle identifiera bien les problématiques musculaires en lien avec votre problématique (est-ce que vos muscles manquent de force, de tonus, de vitesse, d’endurance et/ou de réflexe?) et les exercices qui vous seront enseignés vous permettront d’améliorer ces propriétés musculaires afin de rétablir ou d’amélioration la problématique pour laquelle vous avez consulté.

Pour plus d’informations sur les exercices pouvant être réalisées à la maison, nous vous invitons à visionner la vidéo suivante : Gymnastique du plancher du plancher pelvien

Toutefois, il demeure important d’opter pour quelques séances supervisées avec une physiothérapeute pour s’assurer de contracter les bons muscles et de réaliser correctement les exercices enseignés en lien avec sa condition.

Pour connaitre les professionnelles travaillant près de chez vous et qui ont reçu la formation en rééducation pelvi-périnéale, vous pouvez consulter le site Web suivant : Diplômés du microprogramme en rééducation périnéale et pelvienne de l'Université de Montréal. Vous pouvez également consulter le site de l'Ordre professionel de la physiothérapie du Québec en sélectionnant l'approche en rééducation périnéale.

LIENS UTILES


• ASSOCIATION NATIONALE DE VULVODYNIE (NVA)

• CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE SHERBROOKE (CHUS)

• CENTRE DE RECHERCHE DU CHUS (CRCHUS)

• CLINIQUE CIGONIA, SHERBROOKE

• CONSEIL DU CANADA POUR L’ÉDUCATION ET L’INFORMATION SEXUELLE (SIECCAN)

• FONDATION D’AIDE AUX PERSONNES INCONTINENTES (CANADA)

• LABORATOIRE POUR L’ÉTUDE BIOPSYCHOSOCIALE DE LA SEXUALITÉ

• LABORATOIRE INCONTINENCE ET VIEILLISSEMENT

• LABORATOIRE D’ÉTUDE DE LA SANTÉ SEXUELLE DE LA FEMME

• ORDRE PROFESSIONNEL DE LA PHYSIOTHÉRAPIE DU QUÉBEC

• ORDRE PROFESSIONNEL DES SEXOLOGUES DU QUÉBEC

• SITE DE L'ASSOCIATION DES SEXOLOGUES DU QUÉBEC.

• SITE DE LA SOCIETY FOR SEX THERAPY AND RESEARCH (SSTAR).

• SOCIÉTÉ INTERNATIONALE D’ÉTUDE POUR LA SANTÉ SEXUELLE DES FEMMES (ISSWSH)

• SOCIÉTÉ INTERNATIONALE D’ÉTUDE POUR LES AFFECTIONS VULVO-VAGINALES (ISSVD)

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